"Les fleurs ont besoin qu'on s'occupe d'elles", dit Raymonde en balayant les étagères de son ancien magasin du regard. "Pour être fleuriste, il faut d'abord aimer les fleurs et c'est bien de les respecter aussi. C'est important, le mot respect."
Et elle applique le principe de la coupe au bouquet. Dans le grand jardin de L'Outil en Main d'Angers, où nous la rencontrons, elle veille à ne ne pas arracher les fleurs qui serviront à sa composition, mais à les couper soigneusement, puis évite de laisser des feuilles dans l'eau, ce qui accélère leur flétrissement, et coupe les tiges en biseau pour qu'elles puissent boire correctement.
Toutes les modes
La passion des fleurs l'anime depuis l'enfance, lorsque, pendant les vacances, elle aidait sa soeur à préparer des bouquets dans le centre-ville d'Angers."Les fleurs étaient ramassées dans le jardin. C'était en plein centre d'Angers et le samedi, on allait sur le boulevard et on vendait nos fleurs."
Au fil des ans, elle s'est spécialisée dans les fleurs de mariage, l’amenant à collaborer avec stylistes et coiffeuses, assortissant le bouquet à la boutonnière et au motif floral dans les cheveux de la mariée. Bouquets tombants, bouquets ronds, bouquets flous… Raymonde a connu tous les changements de mode. Sur la photo de son mariage, elle porte une robe bleue turquoise et une capeline fleurie. Dans ses mains, un bouquet tombant.
"Quand on a créé quelque chose, qu'on a quelque chose à cœur, on n'a pas envie que ça s'arrête du jour au lendemain", explique-t-elle. Après 26 ans à la tête de sa boutique, Raymonde a transmis son magasin mais continue d'y venir lorsqu'il y a besoin de renforts. Elle a formé son jeune successeur, devenu lauréat de la Coupe de France des fleuristes. Aujourd'hui, elle continue d'initier bénévolement des enfants à l'art floral, pour, elle l'espère, inspirer les nouvelles générations de fleuristes.
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